Présentation des ateliers


Atelier #1, les murs, Bozier. Présentation, textes.


Atelier #2, StreetView, Flaubert, Bergounioux, Hodasava. Présentation, textes.


Atelier #3, Lycée absent ? Graff. Présentation, textes.


Atelier #4, Le banal explose à la figure. Kaplan. Présentation, textes.


Toutes les consignes. On peut aussi naviguer via le nuage de mots-clés sur le côté…


ateliers donnés par Joachim Séné, au groupe "Littérature et société"

de Michel Brosseau, professeur de Lettres au Lycée Jacques Monod de Saint-Jean de Braye

printemps 2014

vendredi 16 mai 2014

Objet

L'objet semble particulièrement prisé le matin. Chacun s'y précipite. Peut-être est-ce la nécessité de composer un code pour y avoir accès qui crée une telle convoitise. L'opération est rapide : quelques minutes suffisent à la machine pour générer d'énormes paquets de feuilles. Toutes identiques. Pourquoi une telle obsession de reproduire le même ?

On en a vu, dit-on, poser leur main sur la vitre, puis regarder quelques instants la reproduction qu'en avait produit la machine. Ensuite, déchirer rageusement la feuille et la jeter dans la poubelle qui jouxte l'engin. Certains disent que parfois, mais nul n'a pu le vérifier, qu'à poser ainsi la main on obtient des textes étranges, lourds de révélations sur celui ou celle qui a tenté l'expérience. D'autres affirment qu'en déchirant la feuille, quelques-uns ont vu la main reproduite réduite à autant de morceaux. Mais ceci reste à vérifier.

Nul n'a accès aux sous-sols, hormis les équipes de service. Une partie d'entre eux y habitent. Ce détournement du lieu, bien que contraire au règlement intérieur, semble toléré par l'administration. Celle-ci doit y trouver un avantage. Sachant que là sont conservées les archives du lycée, ces habitants semi-clandestins assurent un gardiennage à peu de frais. 

Chaque élève, lors de sa première semaine au lycée, se doit de passer au CDI. On les voit entrer, un livre à la main, et aller déposer celui-ci sur une étagère. On dit que là se joue leur destin. Que ceux qui se trompent d'étagère parfois disparaissent et qu'on n'entend plus jamais parler d'eux. Quant à savoir comment deviner sur quelle étagère déposer son ouvrage, personne n'est capable de le dire. Ou, du moins, les avis divergent tellement que plus personne ne s'y retrouve.

On trouve au premier étage un bureau consacré à l'orientation. On craint de s'y rendre, de peur que ne tombe l'avis couperet : "perdu", "désaxé", "a perdu le nord", ou pire, "à l'ouest".

 Michel Brosseau

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